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LA PERFORMANCE ET LE LEADERSHIP – QUEL LIEN ?

Liverpool’s Egyptian midfielder Mohamed Salah celebrates after being awarded the golden boot award for most goals scored in the season after the English Premier League football match between Liverpool and Brighton and Hove Albion at Anfield in Liverpool, north west England on May 13, 2018. (Photo by Paul ELLIS / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or ‘live’ services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club/league/player publications. / (Photo credit should read PAUL ELLIS/AFP/Getty Images)

Dans les sports comme dans la vie professionnelle, sans un bon leadership, le capital humain est insignifiant.
En toutes circonstances, les leaders se doivent de trouver le moyen de tirer le meilleur parti de leurs équipes, placer la bonne personne au bon endroit, créer le bon environnement afin que chaque membre de l’équipe puisse fournir son plein potentiel.
Très souvent, dans le monde professionnel tout autant que le sport ou la musique, un leader, même en étant entouré des meilleurs talents, ne parvient pas à atteindre la performance souhaitée. Inversement, nous voyons souvent une entreprise ou une équipe de sport atteindre des résultats étonnants avec des compétences moyennes. Un leader inefficace peut anéantir des talents au sein d’une équipe alors qu’un excellent leader peut réussir à en tirer le meilleur parti en leur créant et en les plaçant dans la bonne culture.Alors, quel serait cet environnement ou cette culture que les leaders doivent créer pour favoriser une performance individuelle et d’équipe élevée? C’est un environnement qui stimule les individus de manière à améliorer leurs performances et celles de leur entourage : C’est la quête d’être  » les meilleurs, les plus forts, les plus rapides ».
Pour créer un environnement favorable à une haute performance, un leader doit avoir la capacité de sentir, de mesurer, d’analyser, de motiver et de changer. De tels leaders maîtrisent l’art de sortir leurs équipes des modes de complaisance, d’agir sur le statu quo et l’indifférence et de créer un système de croyances qui insuffle espoir et assurance.
Poussés par un tel style de leadership, les collaborateurs seront alors capables d’effectuer la transformation physique, mentale et émotionnelle qui se manifeste par des changements subtils et parfois même significatifs au niveau de leurs comportements.
Les exemples sont divers et multiples : prenons le cas de cet étudiant en musique qui change d’école et qui crée soudain un chef-d’œuvre musical exceptionnel, ou cet autre employé qui est licencié d’une entreprise pour manque de motivation et résultats inacceptables et qui s’avère devenir un talent et « la poule aux œufs d’or » d’une autre compagnie, ou encore cet enfant qui est expulsé d’une école pour ses mauvaises notes et émerger ailleurs comme un génie, ou encore cet athlète qui est laissé partir d’une équipe parce qu’il n’est pas à la hauteur des attentes sur le terrain pour finalement être une star avec la prochaine équipe.
Tel était le cas des footballeurs Riadh Mehrez et Mohamed Salah. Deux joueurs de la FA Cup qui ont été écartés par leurs entraîneurs respectifs par manque de résultats et qui remportent, chacun de son côté, les titres de meilleurs joueurs FA de l’année suivante.
Mehrez a quitté Le Havre après trois ans en Ligue 2 où il n’a marqué que 6 buts en 58 matches, pour se retrouver dans un environnement physique et mental plus exigeant ; celui de la meilleure ligue du monde, à marquer 40 buts en 120 matches et à remporter le titre du meilleur joueur.
Idem pour Mohamed Salah qui, après avoir été confronté par Mourinho et pratiquement donné à Roma pour presque rien, se retrouve, en ligue PFA avec Liverpool, à remporter un championnat, le titre du meilleur joueur et le respect de ses coéquipiers footballeurs et de ses supporters.
Qu’est-ce qui a changé en quelques mois pour ces deux joueurs faisant face à une compétition très élevée et à des adversaires de hauts calibres? Ont-ils acquis beaucoup plus de talent pour passer de laissés-pour-compte aux premiers de la classe ?
Admettons que ces joueurs aient acquis de l’expérience au plus haut niveau du football et que leurs techniques se soient améliorées, ce sont leurs ressentis envers eux-mêmes, leurs comportements vis-à-vis de leurs coéquipiers ainsi que leurs prises en charge de leurs tâches et de leurs objectifs tant individuels que d’équipe qui avaient changé.
Faisons une rapide analyse de Mohamed Salah et de sa relation avec Jose Mourinho et Jurgen Klopp.
Avec Mourinho à Chelsea, Mohamed Salah n’a jamais été considéré comme faisant partie intégrante de l’équipe. Il était un joueur de banc qui a joué principalement dans les temps à faibles enjeux ; que l’équipe soit entrain de gagner ou de perdre. Ceci a entaché la confiance du joueur. Pendant les séances d’entraînement, Mourinho ne lui parlait presque jamais directement laissant cela aux assistants. Et quand il s’adressait à lui, c’était habituellement pour le dénigrer devant les autres. José Mourinho était l’entraîneur des stars et à ses yeux, Mohamed n’était manifestement pas une star. Par conséquent, le joueur a joué exactement en réponse aux attentes de l’entraîneur, non pas parce qu’il ne pouvait pas faire mieux, mais parce qu’il était plein de doutes et ne s’autorisait pas à sortir de sa zone de confort dans la crainte de représailles.
À Liverpool, et sous la tutelle de Jurgen Klopp, Mohamed a repris du poil de la bête. L’enthousiasme était de retour et l’étincelle a été retrouvée. Le vrai Mohamed est sorti de sa coquille, a pris ses propres décisions, a été encouragé quand il a fait des erreurs et la peur a disparu. L’environnement était positif ; même quand ils perdaient des parties. Klopp a utilisé de nombreuses défaites comme des opportunités pour construire la psyché de ses joueurs et non pour le détruire.
Deux styles distincts de gestion et de leadership en œuvre, l’un est rigide et s’attend à ce que tous les acteurs s’intègrent dans un système, une culture, une façon d’être et de se comporter, peu importe leurs spécificités et un autre basé sur la flexibilité, le partage, la fixation de petits objectifs réalisables et le renforcement positif.

Lotfi Saibi, President GM 4DLH

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