Nous devons comprendre que c’est le changement politique qui provient du changement des conditions sociales, et pas l’inverse. En ce sens, il faut une RÉVOLUTION SOCIALE : un changement de la façon dont nous pensons de nous-mêmes et des autres, ainsi que la façon avec laquelle nous agissons les uns envers les autres. Les Tunisiens doivent commencer à penser en « communauté » et non en « individus». Si nous perdons la foi dans le sens de la « communauté » et continuons sur le chemin de « intérêts individuels », notre communauté, qui est la Tunisie, va finir par disparaître.
Nos valeurs sont nos outils sociaux pour nous orienter dans la vie, ce sont les peuples qui les inventent, ce n’est ni la nature, ni Dieu. On les élimine si elles ne servent pas à nos besoins. On doit, par conséquent, éliminer tous les outils qu’on a hérité des 6 dernières décennies, et adopter de nouvelles valeurs, propices à une société en quête de grandeur. On a besoin de véritables réformes révolutionnaires dans la façon avec laquelle on se comporte au travail, à la maison, à l’école, dans la rue, et avec soi-même.
Lorsque nous nous comportons de façon civilisée les uns envers les autres, nous aurons plus besoin d’une autorité qui contrôle nos moindres faits et gestes. Lorsque nous bâtissons nos propres communautés et s’entraidons à les préserver, nous réduirons à néant l’hégémonie du gouvernement. Lorsque nous éduquons nos enfants à la maison selon ces valeurs et ne comptons plus sur de vieux systèmes éducatifs gérés par des politiciens de l’ancienne école, nous sèmerons la peur dans ces esprits avides de pouvoir et de contrôle. Lorsque nous nous respectons les uns les autres dans les lieux publics, sur la route et sur nos plages, nous serons fidèles à l’image que le monde garde de notre peuple. Lorsque nous respectons les opinions des autres, leur droit d’expression et de parole, leur religion, à ce moment nous aurions honoré la Tunisie.